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Australie Du matériel autonome dans les fermes

Certains agriculteurs australiens dotent leurs exploitations de machines sans conducteur.

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Les matériels autonomes prennent place dans les fermes australiennes. Ils sont multitâches ou spécialisés pour traiter, labourer ou encore semer. En 2014, Boyd Carter, agriculteur et propriétaire de 12 000 hectares de terres à l’ouest du pays, découvre pour la première fois du matériel sans conducteur. Pour lui, l’utilisation de ces nouvelles technologies pourrait devenir une véritable aide.

Un employé à mi-temps

« En tant qu’agriculteurs, nous avons tous compris, au cours des vingt à trente dernières années, que pour être plus efficaces, il fallait s’agrandir, cultiver plus de foncier et disposer de matériels plus grands, explique Boyd Carter. L’utilisation de la robotique est le meilleur moyen de nous aider à faire notre métier et à gagner du temps. » Aucune législation ne restreint l’utilisation de véhicules sans conducteur.

Boyd a opté pour un petit tracteur, doté de la technologie sans conducteur. Il devrait le recevoir avant la fin d’année. « Il ne remplacera pas définitivement la main-d’œuvre humaine. C’est comme un employé à mi-temps », confie-t-il.

Le matériel autonome pourra aider l’agriculteur durant les périodes chargées. Il traitera les cultures quand l’exploitant s’occupera de la récolte, par exemple. Cependant, son acquisition représente un coût financier très important, de quelques dizaines de milliers d’euros pour un drone, à 60 millions d’euros pour du matériel utilisé pour l’agriculture de précision, en fonction de la performance et des options.

Agriculture durable

L’entreprise SwarmFarm s’est lancée dans la conception de ces engins il y a sept ans, en collaborant avec deux universités pour la création de leurs premiers prototypes. Elle ne compte pas s’arrêter là. « Il y aura à l’avenir des machines plus petites, plus agiles et plus légères, pour un compactage moindre du sol. Nous voulons rendre, à terme, la technologie simple et utilisable, afin que les exploitants puissent réparer le matériel eux-mêmes, s’ils le doivent », explique Andrew Baits, agriculteur et directeur de l’entreprise.

« D’ici à 2050, la technologie robotique permettra de créer une agriculture durable, pour aider à nourrir la population mondiale qui atteindra rapidement neuf milliards d’humains, estime Salah Sukkarieh, professeur en robotique et systèmes intelligents à l’université de Sydney. Les robots autonomes seront probablement capables, un jour, de garder le bétail, de récolter des fruits et de surveiller les cultures. »

L’Australie utilise ces nouvelles technologies afin d’accroître la qualité, la rentabilité et la production de l’agriculture sur le long terme. Elles pourraient mettre en danger la main-d’œuvre dans les fermes, même si l’utilisation de la robotisation en traînera une demande de nouvelles compétences.

Charlène Bourlon

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